Comment être heureux en 2017 ?

À 95 ans, Edgar Morin nous invite à adopter l’état d’esprit qui est toujours resté le sien depuis la Seconde Guerre mondiale. Un discours puissant.

Alors que nombre de menaces s’accumulent au-dessus de nos têtes, beaucoup d’entre nous s’interrogent : comment faire face, comment réagir, comment se défendre, en somme, comment résister ? Pour obtenir une réponse éclairée à cette question essentielle, le journaliste Mouloud Achour s’est adressé à la personne la plus indiquée qui soit : Edgar Morin, sociologue écouté, philosophe respecté … et grand résistant de la Seconde Guerre mondiale. Écoutez ses propos, ils sont infiniment précieux.

Né en 1921, Edgar Morin s’engage une première fois dès 1936 avec Solidarité internationale antifasciste pour soutenir la logistique des Républicains pendant la guerre d’Espagne. Puis, en 1942, alors que la France est occupée par les Nazis, il rejoint les rangs de la Résistance sous le pseudonyme de Morin.

Compte tenu de ce CV pour le moins exemplaire, quand Edgar Morin prend la parole à 95 ans et évoque ce que devrait être l’esprit de résistance en 2017, on l’écoute…

« Vous savez, La Résistance, on était très peu nombreux au début. On est devenus la majorité le dernier jour seulement. Le problème est de ne pas avoir peur d’être une minorité. À cette époque, j’avais des amis qui étaient arrêtés, qui étaient torturés, le pays souffrait, j’étais bien dans ma peau. J’étais heureux, dans un pays malheureux. Pourquoi ? Parce que je faisais quelque chose qui me semblait juste et bien. Résister, c’est ça. »

J’ai adopté cette philosophie.

Bib negh sefrou

 

Serh i waman

Voici une modeste tentative d’adaptation de la chanson d’Ait-Menguellet : Serreh i w aman.

Avec cette chanson, il est rentré dans le royaume des sages. On doit désormais l’appeler Dda Lounis. C’est un Amusnaw au même titre que Dda Lmulud Ma3mri.

Ait-Menguellet est un éducateur et un guide spirituel.

Cette chanson nous trace un chemin vers une vie plus douce.

Voici Dda Lounis !

Kul m’ar a nebγu a niḥfiḍ
neţţruḥu nqeṣd lεeqal,
s tmusni aγ d-bnun lḥiḍ yal aẓru rran-d degs awal,
i lukan a nbedel lxiḍ a nruḥ a nqseḍ imeḥbal ?

Lorsqu’on commence la quête du savoir,
Nous-nous adressons aux savants,
Par la connaissance, ils nous construisent des citadelles,
Même dans la pierre ils trouvent le verbe,
Et si on changeait de voie en nous
Adressant aux sages ?

qṣeḍγ amehbul yibwas
heggaγ si yal d-asteqsi,
a yi-d-yeḥku (γe)f liḥlala-s
ad isineγ amek ig ţţili,
ad ẓeṛγ amek i tega niya-s.
dunit amek i ţţ-yeţţwali,

Un jour, j’ai consulté un sage,
Avec mes questionnements,
Il me racontera comment il est,
Je saurai comment il vit,
Je connaîtrais son intention,
Et sa vision de la vie.

yennad : « ayen ik id yebwin
ak ti d-inniγ, isin-it,
ad ak ti nefkeγ d-aεwin
m’ur k-yaεğğib-ara, ğğit »
atan umeḥbul meskin
amek ig ţţwalli dunit,
yemeslay-d γef zman atan amek i l-at yeẓeṛ…

il a dit : « ce qui t’a amené
je vais te le donner, apprend-le,
Prends le comme un présent,
S’il ne te convient pas laisse-le.  »
Voici le pauvre sage,
Comment il voit la vie,
Il évoque l’époque et comment il l’observe …

yeqeṛṣ uḥebas i zman
yebda ukesar di laεmer,
ma nebγa a nḥaz as deg usan
ifat uqbel at nẓeṛ,
i γawel wayen id yusan
neţţu d-acu a d-nfeker,

Notre résistance d’époque est rompu,
Usant notre longévité,
Nous voulons profiter de nos jour,
Mais ils passent avant d’en profiter,
Ça arrive tellement vite,
qu’on oublie même nos souvenirs.

serḥ i waman ad lḥun,
ur tezmireḍ a t-iḥbiseḍ usan yeţţεeddin,
am rmel ger iḍuḍan,
ur ţţγimin, ur ḥebesn, ur k-ţţrağğun

Lâche prise, laisse couler …
Tu ne peux arrêter les jours qui passent,
Comme le sable entre les doigts,
Ça s’infiltre, ça ne s’arrête pas, ça n’attend pas.

serḥ i waman ad lḥun,
ur ţţagwad lmut d wayen yuran,
ur neddem (γe)f ayen it xedmeḍ d wayen yeḍṛan,
ulla d-ayen i di teddun,

Lâche prise, laisse couler …
N’ait pas peur de la mort et de ce qui va arriver,
Ne regrette pas tes actions et ton passé,
Aussi ce qui va arriver.

serḥ i waman ad lḥun,
twalliḍ lğğiha i cebḥen di dunit,
tarreḍ-asen lqima i ṣebḥ akw tmedit
mullac ak eğğen, ak ţţun,

Lâche prise, laisse couler …
Regarde les bons côtés de la vie,
Donne de l’importance à l’aube et au crépuscule,
Autrement, il te lâcheront et t’oublient.

tceγbeγ teγwzi leεmer
anwa ur nhedder fellas ?
win d-iğğan d-acu a d-nfeker
γas yemut yeţţidir kul as,
di lebni n zman yeḥḍeṛ,
yeţţeki, yebna-d ayla-s,

Tu es préoccupé par la vieillesse,
Qui n’en est pas inquiet ?
Celui qui a laissé des traces,
Même mort, il vit toujours,
Acteur de son époque,
Il a contribué et a bâti sa part.

serḥ i waman ad lḥun,
ur ţţagwad, eṭef abrid ur neţţwarkeḍ
εeddi ansi ur εeddan, γli, at kreḍ,
d-usan fellak ad cfun,

Lâche prise, laisse couler …
sans peur, ouvre ton chemin,
Suit la voie où personne n’est passé, Tombe et lève toi,
Les jour se souviendront de toi.

serḥ i waman ad lḥun,
anida kukrun wiyeḍ kečč ma t-qerbeḍ
a t-ḥulfuḍ s wayen ur iḥulfa wayeḍ,
llid abrid ţţrağğun,

Lâche prise, laisse couler …
Là où les autres n’osent pas, si tu t’y approche, tu ressentira ce qui leur est étranger,
Ouvre la voie, ils attendent.

serḥ i waman ad lḥun,
jaṛeb dunit, iḥfiḍ, tisineḍ iman-ik,
ḍeger ayen n dir(i),
tedemḍ ayen yebγa lxaṭer-ik,
lqima-k ar d-as renun,

Lâche prise, laisse couler …
Expérimente la vie, tu saura qui tu es,
Lâche ce qui est mauvais,
Prend ce qui te convient,
Ton prestige ne fera qu’augmenter.

lmut yecγebn lεeql-ik
fellas aṭas i tγelṭeḍ,
lemer at εiwḍeḍ leḥsab-ik
ullaci-ţţ m’ar a-ţţ-tagwadeḍ,
as m’ar a d-terzu s-yixef-ik
ullac-ik ma ţţ-id-temlileḍ,

La mort qui te tourmente tant,
Sur elle, tu t’es beaucoup trompé,
En y réfléchissant bien, elle n’est pas encore là pour la craindre,
Lorsqu’elle te croisera,
Tu n’y échappera pas.

serḥ i waman ad lḥun,
ḥesb dunit amaken ur teţţmeţţateḍ,
ma d-tas lmut ur k teẓer, ur ţţ-teẓaṛeḍ,
wiyeḍ fellak ad ţţrun,

Lâche prise, laisse couler …
Vis comme si tu ne mourrais pas,
Quand la mort arrivera, tu ne la vois ni elle te voit,
C’est les autres qui vont pleurer de toi.

serḥ i waman ad lḥun,
lğğenet akw tmes anfasen i wiyeḍ,
amen s-dunit, amen s-wayen twallaḍ,
aken usan-ik ad ḥlun,

Lâche prise, laisse couler …
Le paradis et l’enfer, laisse-les aux autres,
Crois en la vie, croit en ce que tu vois,
Pour que tes jours soient plus doux.

serḥ i waman ad lḥun,
imawlan n dunit d-widak yeddren,
eğğ lmut d-ayla kan b-wid yemuten,
anfasen yides ad lhun,

Lâche prise, laisse couler …
Ceux qui possèdent la vie, c’est les vivants,
Laisse la mort aux décédés,
Laisse-les s’en occuper.

serḥ i waman ad lḥun,
ayen i εeddan anfas, iruḥ i εedda,
ayen a d-yeḍrun, ğğit ur tesineḍ-ara,
aken usan-ik ad lhun,

Lâche prise, laisse couler
Ce qui est arrivé, laisse-le, c’est du passé,
Ce qui vient, laisse-le, tu ne le connais pas,
Ainsi tes jours seront plus doux.

di dunit, di yal lqum
kul amahbul ad ak yinni,
win yesεan taḥbult b-weγrum
d-lεec i deg a yeddari,
ma yella ur yeḥkim di ḥed
aḥkim fellas ullaḥed,
winna yeṣaweḍiţţ γer lḥed
yuγal d-aqrib Rebbi,
winna yesaweḍiţţ γer lḥed
ḥesbit d-aqrib Rebbi,

Dans la vie, à chaque époque,
Tout sage te dira que,
Celui qui a sa pitance
Et un nid où s’abriter
S’il ne commande à personne ,
Personne ne le commandera,
Aura atteint les limites de l’existence et,
Il est un proche de Dieu

serḥ i waman ad lḥun,
γurek ! arwel seg wigad ig ḥesben Rebbi d-ayla nsen,
ur qebeln amek it neţţwali,
γurek anida k ţţγurun !

Lâche prise, laisse couler …
Eloigne-toi de ceux qui traitent Dieu,
Comme leur propriété,
Ils n’acceptent pas ses vérités,
Attention à leur tromperie !

serḥ i waman ad lḥun,
tudert acḥal i tecbaḥ γas d-lfani,
ma teğğiḍ-ţţ truḥ, tayeḍ ur d-teţţili,
anef i wiyaḍ ad ḥkun,

Lâche prise, laisse couler …
Comme elle est belle la vie même égaré
Si tu l’abandonne, tu n’en aura pas une autre,
Laisse les autres divaguer.

serḥ i waman ad lḥun,
atan d-acu at awiḍ sγur umeḥbul,
γas ma xuṣen imeslayen-is kan-d seg ul,
m’ur k nfiεen, ur k ţţ-ḍurun,
serḥ i waman ad lḥun…

Lâche prise, laisse couler …
Voilà ce que tu prends du sage,
Même incomplètes, ses paroles viennent du cœur,
Si elle ne te sont utiles, elles ne peuvent te nuire.

Lâche prise, laisse couler …

Dd Urmdane inaugure tjra n tlalit tamzwarut di Tzuyin !


Cette photo illustre l’amour et la sagesse transmises de génération à génération.

Trois générations sont représentées : Dd Urmdane, Gaya et … le preneur de la photo Yuva.

Di sbba yagui, awend awigh yiwn usfru. Ssemaghas « Afrux ».

Pour faciliter la lecture : t=th; u=ou, x=kh, c=ch, gh son dans « aghrum » (pain).

***** Afrux *****

Lulghd dafrux
Di tmurtiw
Farhn imawlaniw

Y luld wefrux
Di Tezuyin
Frhmt a tilmzyin

y luld wefrux
Di Tzuyin
Tighratin a tulawin

y luld wefrux
Tefrah tadart
Adyawi nchallah tudert

y luld wefrux
Trsed talwit
Tfejej a dunit

y luld wefrux
y3la g gheni
Yebwid tilleli

y luld lvaz
Ad ygmu dargaz
Nchallah a mumhraz

y luld yizem
Ismiss Gaya
Di la3naya n tadartiss
Ad yecvu ljdudiss

***** At y hrz rebbi ! *****
*** ad y seghzef rebbi l3mriss ***

Ce poème est dédié i lejdud ngh.

Je dédie ce poème à nos pères et à nos mères, en particulier i vava Mziane, i yma tvavurt, comme la rappelé récemment Na Fatima At Brahem : « la maison tvavurt a toujours été ouverte aux autres avec altruisme, générosité et empathie ».

Je dédie ce poème à Dd Urmdane, l’Algérien baroudeur, une valeur sûre de notre village.

Je dédie ce poème à Gaya, à sa joie de vivre et au bonheur qu’il a apporté à la famille.

Je dédie ce poème à tous les enfants du village : présents ou à venir.

Ce poème est dédié i lghaci ntzuyin (arac, tihdayin, tilawin, irgazen).

Ce poème t’es dédié cher lecteur : oui à toi qui lit ce message. N’oublie jamais, que toi aussi, tu es porteur du flambeau de l’amour et de la sagesse !

Ad yerhm rebbi lejdud ngh.

Appel à nos musicien-ne-s : quelqu’un-e pourrait-il/elle nous composer une chanson gaie inspirée de ce poème.

Association Tindra – Compte-rendu de la réunion du 06/11/2016

Participants par ordre alphabétique:

Meziani Sâadi (Président), Sadji Azem (Trésorier), Saïdi Azouaou (Secrétaire général), Meziani Allaoua, Meziani Fahem, Meziani Hannafi, Meziani Koceila, Sadi Kamel, Sadi Khelifa, Sadi Menouar, Sadi Mustapha, Sadi Tayeb, Saidi Nabil.

Rédacteur : Azem

Ordre du jour :

  • Election des membres du bureau de l’association
  • Situation comptable de l’association
  • Modalité de paiement des cotisations en faveur du village
  • Mesures à prendre en cas de non paiement des cotisations
  • Prise en charge du rapatriement des décès
  • Point sur le projet de la fontaine du village
  • Aide à un malade pour soins
  • L’association regroupe l’ensemble des immigrés du village Tizouïne habitant la région parisienne ainsi que Yahia Louifi. Ceux qui résident dans d’autres régions peuvent y adhérer s’ils le souhaitent. Ils sont les bienvenus.
  • 13 membres de l’association participent à cette réunion dont l’appel a été lancé il y a plus d’1 mois. Ils renouvellent à l’unanimité leur confiance au bureau actuel (Saadi Président, Azouaou Secrétaire général, Azem Trésorier).

Menouar, très actif au sein de l’association, est désigné pour assister le bureau. Il est appelé à jouer le rôle d’interface entre l’association et le comité du village Tizouine. Un contact permanent doit être établi pour assurer une meilleure communication (quasiment inexistante aujourd’hui). Le but étant aussi de mettre fin aux polémiques stériles engendrées par ce manque de communication (confusion entre opinions personnelles et décisions prises par l’association).

  • Certains membres de l’association estiment que celle-ci a quelque peu dévié de ses objectifs initiaux qui étaient exclusivement culturels. Un long débat s’en est suivi pour préciser qu’en plus du volet culturel, l’association gère également d’autres volets comme celui du rapatriement des décès au village (très ancré dans nos traditions) ainsi que celui de la participation aux projets du village (financière ou autres). Une bibliothèque au village fait toujours partie des objectifs prioritaires de l’association. Un foyer de jeunes, en instance de construction, abritera cette bibliothèque. Plus de 500 livres et quelques ordinateurs sont déjà disponibles.
  • Le problème crucial de non disponibilité de l’eau au village est aussi débattu. Il y a quelques semaines, un membre de l’association a été contacté par le comité du village pour solliciter une aide financière car de nouvelles sources de captage ont été découvertes. Ce membre a répondu favorablement à cet appel en assurant lui-même ce financement (2000 euros). Parallèlement à cela, le projet communal (en cours de finalisation) de l’acheminement de l’eau à partir des forages de Azaghar a été évoqué. L’association espère qu’avec ces deux projets la situation s’améliorera. Elle soutiendra avec force toute initiative visant à améliorer l’alimentation du village en eau potable.

Mais s’occuper de l’eau ne veut pas dire pour autant que tous les autres projets sont délaissés. Les projets de la bibliothèque et du réaménagement de la fontaine sont maintenus.

  • Une présentation détaillée de la situation comptable de l’association est exposée par le trésorier. Depuis sa création en 2010 jusqu’à ce jour, toutes les cotisations ont été détaillées (liste des cotisants, montants collectés, non cotisants et retardataires, aides aux malades, sadaqa …).

Aujourd’hui l’association dispose d’un solde créditeur suffisant pour assurer son fonctionnement à court terme (sauf imprévus). Ce solde est communiqué à l’assistance. En parallèle aux cotisations régulières, l’association avait collecté en 2015 la somme de 6200 euros pour financer le projet de réaménagement de la fontaine du village.

  • Actuellement chaque habitant de Tizouïne (y compris les immigrés) cotise à hauteur de 40 DA par mois. De plus, en cas d’absence à « Lkhadma tadarth », tout adulte dont l’âge est compris entre 18 et 60 ans paie une amende de 600 DA.

On estime qu’actuellement notre association participe à hauteur de 120 000 DA/année dans ces cotisations (100 personnes x 40 DA x 12 mois = 48 000 DA pour les cotisations  +   4 x 600 DA x  30 personnes pour les amendes = 72 000 DA).

Un débat est engagé pour trouver la meilleure formule permettant aux membres de l’association de s’acquitter de leurs cotisations obligatoires vis-à-vis du village tout en aidant celui-ci de manière très significative.

Une décision est prise pour qu’une partie des cotisations internes soit directement affectée au village. En contrepartie, les membres de l’association seront exemptés des cotisations locales et des amendes («Lkhadma ntadarth»).

Il est décidé que dorénavant et pendant la durée du nouveau mandat du bureau (5 ans), l’association participe à hauteur de 400 000 DA/an dans les cotisations du village (soit plus du triple par rapport à ce qu’elles étaient). A partir de l’année 2017, et annuellement, cette somme sera envoyée au village.

Les moyens financiers de l’association étant limités, il est également décidé une augmentation des cotisations internes pour être portées à 150 euros/an pour toute personne ayant des revenus (hommes et femmes).     Cette augmentation de trésorerie au sein du village peut aider à la création d’un emploi salarié. La personne à qui l’on octroierait ce poste aurait pour missions (entre-autres) :

  • Arrosage, entretien et aménagement des espaces verts
  • Surveiller et entretenir le futur foyer de jeunes
  • Assurer le service d’une petite buvette dans le futur foyer de jeunes (bénéfices à la caisse du village)
  • Signaler toute dégradation dans le village (biens, équipements, saleté, fuites d’eau …)
  • S’occuper du futur tri sélectif des poubelles (si ça devient réalité)
  • Garder un œil vigilant sur tout ce qui se passe au village
  • etc.

Cette proposition a un écho très favorable de la part des membres de l’association qui l’approuvent à l’écrasante majorité. Le dernier mot revient au village.

  • Avec ce nouveau système de cotisations, tout membre de l’association qui n’aurait pas honoré ses cotisations aura un impact direct sur la trésorerie du village. Le bureau de l’association clôturera annuellement ses comptes au 31 décembre. La liste de tous les cotisants sera automatiquement envoyée et affichée au village. S’il y a des retardataires, le comité du village entrera en contact avec leurs familles pour trouver une solution. Il est aussi utile de savoir que c’est grâce à ses cotisants que l’association assure la gestion du rapatriement des défunts au village créant ainsi un grand élan de solidarité envers leurs familles.
  • Actuellement l’association gère le rapatriement des décès en collaboration avec d’autres villages (mutualisation). Estimant qu’elle peut assurer cette tâche de manière autonome, l’association prend la décision de se retirer de l’ancienne organisation. Ce retrait ne signifie nullement qu’elle a de mauvaises relations avec les autres villages. Au contraire, ces relations ont toujours été excellentes et le demeureront. Une gestion autonome simplifierait la gestion de la trésorerie et la rendrait plus transparente.
  • Comme indiqué ci-dessus, l’association a pris en charge le financement de l’aménagement de la fontaine du village. Elle a déjà collecté une bonne partie de son budget de réalisation.

Les travaux commenceront juste après la fin des travaux de la placette du village, actuellement en chantier. L’association souhaite une avancée rapide de ces chantiers pour qu’enfin la place du village soit mise en valeur grâce à ces deux réalisations (placette et fontaine). Le village n’en sera que plus beau…

  • En fin de réunion, l’association a écouté avec attention Hamid (invité) qui a exposé le cas d’un malade venu se soigner en France. L’association se dit prête à faire tout ce qui est de son possible pour venir en aide à la famille du malade. Un contact est établi pour suivre l’évolution de la situation.

Les défis de l’infini et de l’éternité

Méditez. Vous trouverez peut-être quelques réponses. La raison n’y aura point accès. Sollicitez votre être spirituel profond …

triquetra-interlaced-triangle-circle

Quelques pistes d’exploration :

Cercle : cycle complet du temps. Progression du temps du début à la fin qui devient le début du cycle suivant et qui recommence… Éternellement.

Triangle : Amour, Univers, Communication ou Savoir, Responsabilité, Action.

Cercle et triangle entrelacés : Univers Spirituel et Univers Matériel imbriqués l’un dans l’autre. Comment les séparer pour retrouver sa sérénité ? (Remarquez que la plupart des problèmes de l’homme sont d’ordre matériel).

Au centre : voyez-vous les infinis entrelacés comme des amoureux ?

 

 

 

 

Compte rendu

Association Tindra

Compte-rendu de la réunion du 09/07/2016

Participants :
Meziani Sâadi (Président de l’association)
Sadji Azem (Trésorier de l’association)
Sadi Menouar
Meziani Adel
Meziani Hannafi
Meziani Koceila
Meziani Fahem
Meziani Arab (Invité)
Rédacteur Azem
Ordre du jour :

Renouvellement des cotisations.
Point sur le projet de la fontaine et des autres projets du village.
Cotisation de quelques personnes membres d’un autre village.
Régularisation de nos cotisations vis-à-vis de notre village.
Quête pour venir en aide à une malade du village d’Ait Salah.
1. La réunion est marquée par une très faible participation. Dorénavant les réunions seront programmées longtemps à l’avance pour permettre la participation d’un maximum d’adhérents.

2. Lors de la prochaine réunion, il sera statué sur les mesures à prendre en cas d’absence à une réunion et dans le cas où les cotisations ne sont pas honorées. Une proposition consiste à exiger la présence d’au moins un membre de chaque famille. Les absences injustifiées seront sanctionnées par une amende forfaitaire. C’est ainsi que ça se passe au village.

3. Pour rappel, le but de l’association n’est pas uniquement la prise en charge du rapatriement des décès au village. Son objectif est avant tout l’épanouissement des citoyens du village de Tizouine en participant au développement du village.

4. Nous invitons l’ensemble des adhérents de l’association à s’acquitter rapidement de leurs cotisations de 2016, soit en faisant un virement sur le compte bancaire de l’association TINDRA, soit en se présentant à l’hôtel Patio de Malakoff pour remettre à Menouar leur dû. Encore une fois, il y a quelques personnes (heureusement peu nombreuses) qui ne se sont toujours pas acquittées de leurs cotisations de 2015. Nous les relancerons dans les plus brefs délais.

5. Suite à un malentendu entre l’association TINDRA et le comité du village de Tizouine, les cotisations régulières des membres de l’association en faveur du village ont été gelées pendant une année. L’association a pris la décision de s’acquitter de ce retard de cotisations en versant la somme forfaitaire de 180 000 da au comité du village (cette somme sera débitée du compte bancaire de l’association).

6. Un briefing de l’ensemble des projets du village est présenté. En voici le résumé :

Voûte d’entrée : Quasiment finie. Il manque l’éclairage qui est en train de se réaliser. Conjuguée avec l’alignement des 2 rangées d’arbres, elle est de plus en plus mise en valeur.

Stèle : La statue est prête (elle est chez le concepteur/réalisateur). La construction du socle avec de jolis tableaux est finie. Il ne manque que le barreaudage et l’écriture d’un texte sur une plaque en marbre pour décrire l’événement.

La placette est en chantier. On espère une avancée rapide des travaux.

Les arbres longeant la route principale du village ont tenu le coup malgré les chaleurs de l’été. Ça pousse bien !

Le foyer de jeunes est en phase de réalisation (toutes les contraintes sont levées).

La fontaine: Le chantier sera lancé en août ou septembre. Les maquettes sont très convaincantes. Tout le monde est émerveillé de par sa belle architecture. Une estimation très grossière pour sa réalisation est de 1800000 da (à prendre avec prudence). L’association dispose aujourd’hui d’un budget suffisant pour lancer le projet (6200 euros). Un nouvel appel à contribution sera lancé prochainement (notamment aux marseillais mais également à tout autre donateur). Nous sommes très optimistes quant à l’aboutissement du projet. Nous y reviendrons …

7. Un appel pour venir en aide à une malade du village d’Ait Salah a été relayé par plusieurs médias. Aussi, une réunion d’informations a été organisée par l’association ADEVAS du village Ait Salah avec l’ensemble des 23 villages de Bouzeguène, dans laquelle elle a sollicité l’aide de tous les villages. Notre association répond favorablement à cet appel :

Une enveloppe est désormais mise à disposition de toute personne souhaitant aider Kenza, âgée de 19 ans, à se soigner.

Nous comptons beaucoup sur votre mobilisation et votre contribution.

L’enveloppe au nom du village Tizouine est disponible chez Menouar à l’hôtel Patio de Brancion, à Malakoff.

8. Quelques citoyens du village d’Ait El Karn souhaitent adhérer à l’association pour participer aux cotisations relatives au rapatriement des dépouilles en Algérie. Nous n’avons pas suffisamment d’informations pour le moment. Nous les contacterons et nous ferons un point lors de la prochaine réunion.

L’Empire Tamazgha …

Voici une conférence publiée par le matindz.net et qui est vraiment digne d’intérêt pour l’avenir de Tamazgha. Lisez …

Repositionner l’Afrique du Nord au nord de… l’Afrique !

Par: La Rédaction | 12-05-2016
Repositionner l’Afrique du Nord au nord de… l’Afrique !
Tamazgha a été baptisée dans l’histoire, successivement, par les historiens et géographes arabes : « Barbaria », « Chamal Ifriqia »» et « Maghreb El Aqsa » (Extrême Occident) ».

Nous publions l’intervention de l’écrivain Aumer U Lamara à l’Institut Open Diplomacy de Sciences Po Paris, le 11 mai 2016, sur le thème : «La Question Amazigh et les enjeux de souveraineté en Afrique du Nord» (*).

Je voudrais développer mon propos suivant trois axes : les causes de la dérive vers l’est du sous-continent nord-africain et le nécessaire repositionnement géostratégique, l’émergence du mouvement populaire de revendication amazigh et enfin le renouveau de la production culturelle d’expression amazigh en Afrique du Nord.

Avant de présenter ces trois points, je vous rapporte fidèlement le dialogue entre deux élèves d’un lycée de la région parisienne, dont l’un est mon propre fils aîné. Son camarade lui pose la question en premier :

– Tu fais quoi cet été ?
– Je pars en vacances en Algérie,
– Ah ! Tu vas en Orient ?
– Non, l’Algérie est en Afrique du Nord, juste au sud de Marseille !

Il est utile de rappeler que l’Afrique du Nord a été baptisée dans l’histoire, successivement, par les historiens et géographes arabes : « Barbaria », « Chamal Ifriqia » et « Maghreb El Aqsa » (Extrême Occident). Plus tard et jusqu’à aujourd’hui, les Européens et l’Occident en général ont inventé le terme « Maghreb » pour mieux envoyer le sous-continent nord africain en … Orient ! La réaction du lycéen évoqué est conforme à cette perception.

1. Les causes de l’arrimage de l’Afrique du Nord avec le Moyen-Orient arabe et le nécessaire repositionnement pour mettre fin à cette  »fusion-confusion ».

Les raisons historiques peuvent être classées, de notre point de vue, selon deux types :

Les causes internes :

1. L’Afrique du Nord a été islamisée depuis le 7e siècle. C’était la Berbérie, la Numidie ou la Maurétanie. Dans un processus historique normal, cette région aurait pu devenir un (ou plusieurs) pays musulman, de langue amazigh, à l’image de la Turquie d’aujourd’hui, de l’Iran ou de l’Indonésie.

2. Un événement important s’est déroulé au 11e siècle et qui a empêché cette évolution historique : la venue en Berbérie, dès l’an 1049, des tribus Bani Hilal et Bani Souleyman (et d’autres). Elles avaient été chassées par les souverains Fatimides du Caire, depuis la vallée du Nil qu’elles avaient ravagée, et missionnées pour investir le nouveau territoire, le « Chamal Ifriqia ». Ces tribus nombreuses mais minoritaires n’avaient pas modifié le fond amazigh de la Berbérie, mais elles avaient introduit les différents parlers arabes dans les plaines et les hauts-plateaux sahariens.

3. L’édification des cités islamiques, principalement Kairouan au 7e Siècle et Fès au 8e siècle avait consolidé l’urbanité « islamique ». En 1830, ce sont ces cités « arabo-islamiques », îlots minoritaires de la bourgeoisie citadine arabophone, dans un monde rural amazigh majoritaire, qui représentaient l’Afrique du Nord.

4. La confusion avec l’Orient avait été aussi renforcée par l’occupation turque pendant trois siècles (16e – 19e siècle, de 1514 à 1830), dans le cadre de l’Empire Ottoman.

Les causes externes :

1. La stratégie française du « royaume arabe » a été poursuivie durant des décennies. Le discours de Napoléon III lors de sa venue à Alger le 19 septembre 1860 est sans ambiguïté : « Notre possession en Afrique n’est pas une colonie ordinaire, mais le royaume arabe ». Le souverain français projetait ainsi de construire une nouvelle alternative à l’empire Ottoman, édifier un « empire arabe » sous domination française de la Syrie jusqu’à Tanger.

2. L’émergence de la  »mode de l’orientalisme » en Europe avait poussé encore cette confusion ; le voyage à Alger ou Rabat était synonyme de celui de la Mecque (les voyages de Delacroix, Rimbaud, l’action du gouvernorat du Maréchal Lyautey au Maroc, etc).

3. La nécessité tactique des nationalistes nord-africains d’intégrer la Ligue des États Arabes pour mener les luttes de libération nationale. Sur ce point, le discours de Mohammed V le 10 avril 1947 à Tanger (connu sous le nom de « discours d’El Mendoubia ») constitue la première déclaration politique « d’arrimage » de la Berbérie au Moyen-Orient arabe Il disait : « La Maroc est un État arabe, il intégrera la ligue des États arabes ».

4. Les politiques pan-arabes des dirigeants post-indépendance (Ben Bella, Bourguiba, Hassan II, …) avaient renforcé cette forme d’annexion de l’Afrique du Nord au monde arabe et déclenché la répression de toute velléité d’expression amazigh. Le Premier Festival Culturel Panafricain de 1969 (PANAF) qui s’est tenu à Alger constitue le summum de la négation de l’amazighité : aucun poète ou chanteur d’expression amazigh n’a été convié à cette manifestation… pourtant celle des cultures africaines ! L’écrivaine et chanteuse lyrique Taos Amrouche, qui avait fait le voyage d’Alger, avait été interdite de chanter dans son pays.

2. Émergence du mouvement Amazigh et repositionnement nécessaire du sous-continent nord-africain et méditerranéen.

Les grands axes de revendications du mouvement populaire amazigh :

1. L’émergence du mouvement populaire lors du printemps berbère de 1980 en Kabylie avait déjà posé les revendications fondamentales, qui sont toujours d’actualité : garantir par l’Etat les libertés démocratiques – reconnaissance et prise en charge des cultures et langues populaires (tamazight et arabe populaire) – réécriture de l’histoire nationale ». La reconnaissance actuelle de tamazight comme langue nationale et officielle au Maroc et en Algérie constitue une avancée mais elle reste en-deçà des revendications. Elle reste sans effet puisque les décrets d’applications ne sont pas signés. Ceci est perçu comme un nième subterfuge pour saborder la mobilisation populaire.

2. Le combat du mouvement Amazigh s’inscrit dans le mouvement mondial des luttes des peuples autochtones (Afrique, Amérique du Sud et centrale, Europe, …). Cependant, pour le mouvement Amazigh, il ne s’agit pas d’une lutte d’une minorité mais d’une majorité ; plus de 90 % de la population sont amazigh (qu’elle soit amazighophone ou arabophone (plus exactement d’expression dardja))**.

3. Le mouvement Amazigh s’inscrit dans une perspective transnationale, au-dessus des frontières actuelles des pays d’Afrique du Nord. L’objectif est de parvenir à l’intégration et fédération de ces pays, dont les frontières ne sont que des conséquences des luttes de pouvoirs à travers les siècles en Orient musulman (Damas, Baghdad ou le Caire). Aujourd’hui, les composantes des associations amazigh, Congrès Mondial Amazigh, reflètent parfaitement cette stratégie nord-africaine. C’est un juste retour aux sources : en 1926, la naissance de l’Etoile Nord-Africaine (ENA) à Paris, première association qui revendiquait l’indépendance de l’Afrique du Nord, était composée de marocains, d’algériens et de tunisiens !
L’apparition et l’adoption du qualificatif unioniste, Tamazgha, constitue une avancée majeure.

4. L’autonomie du sous-continent nord africain par rapport au moyen orient arabe, qui signifie pour le mouvement Amazigh la fin d’une forme de vassalité, marque le repositionnement historique, culturel et politique de l’Afrique du Nord dans son espace africain et méditerranéen. Le mouvement islamiste (ie. arabo-islamiste) à Tamazgha (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, …) est actuellement le principal adversaire de l’émancipation par rapport au Moyen Orient arabe et islamique.

Pour résumer, les caractéristiques du Mouvement Amazigh :

• C’est un mouvement populaire de revendication pacifique depuis plus de trente ans, dans tous les pays de Tamazgha,
• Il projette l’intégration des pays d’Afrique du Nord, conforme à l’histoire multimillénaire, dans son ensemble naturel africain et méditerranéen,
• Il constitue un facteur de stabilité pour la zone méditerranéenne en face d’une Europe unie.

3. Dynamique nouvelle de production culturelle amazigh :
A côté des luttes politiques et pacifiques, le Mouvement Culturel Amazigh a impulsé depuis plusieurs années l’accélération du passage de l’oralité à l’écrit et aux nouveaux modes d’expressions culturelles (nouvelles, roman, cinéma, théâtre, …), la multiplication des maisons d’éditions, la production cinématographique. L’absence de l’écrit amazigh, alors que cette langue disposait déjà d’un alphabet parmi les plus anciens, a été le point faible et la raison de son recul devant les langues venues de l’extérieur. A l’inverse, l’Iran avait déclenché dès le moyen âge un mouvement, connue sous le nom de shu’ubiyya, de résistance à l’arabisation.
La reconnaissance aujourd’hui de la légitimité du combat pour l’amazighité, quels que soient les calculs des uns et des autres dans ce qui reste des centres de pouvoirs «arabo-islamiques», implique l’existence de conditions favorables pour un renouveau culturel amazigh.

Du point de vue pratique, le repositionnement du sous-continent nord-africain, dans ses fondements culturels, historiques et politiques, nécessite d’accomplir des étapes bien définies :

1. Mettre les moyens nécessaires pour le développement des langues populaires de Tamazgha :

• Pour tamazight, l’une des langues les plus anciennes du bassin méditerranéen, afin d’accélérer la convergence des parlers actuels (kabyle, chaoui, chleuh, rifain, mozabite, touarègue, etc).
• Pour la dardja (arabe populaire, maghribi), qui est une synthèse de l’arabe et de l’amazigh, définir un statut au niveau de Tamazgha (rappelons que c’était l’une des revendications du Printemps berbère d’avril 1980 en Kabylie).

2. Rendre co-officielles les langues du peuple, tamazight et dardja, et impulser une politique linguistique sérieuse pour intégrer ces langues dans le système scolaire des différents pays de Tamazgha. Afin d’aboutir à terme à un bilinguisme réel et décomplexé tamazight – dardja.

C’est la seule voie pour restituer l’Afrique du Nord à l’Afrique et au monde méditerranéen, un euphémisme qui implique un changement de paradigme. La perception de l’étranger sera alors plus conforme à la réalité ».

Aumer U Lamara

Physicien, écrivain

(*) Participants à la table ronde : Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, spécialiste des mondes arabo-berbères ; Stéphanie Pouessel, anthropologue, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) Tunis ; Aumer U Lamara, physicien, écrivain de langue amazigh.

(**) La situation de Tamazgha est similaire au cas du Paraguay : 95 % de la population est guarani, plus de 80 % parlent la langue guarani, mais cette langue n’a été reconnue langue nationale qu’en 1967 et comme langue officielle qu’en 1992 (co-officielle avec l’espagnol) !