Les travaux ont commencé !
Il appartient à chacun de nous d’accompagner cet élan de construction !
Tzuyin : Lulɣd da frux, 3acɣ dizm, ad mtaɣ d lvaz !
N'oubliez pas de transmettre le flambeau de l'amour et de la sagesse !
Notre village, Tizouine, vient d’être endeuillé par la disparition de deux des siennes :
Nana Jeggiga At A3yi, décédée le 22/03/ 2015 ;
Et Nana Jeggiga Ta3rabt, décédée le 02/O4 / 2015.
En cette pénible circonstance, nous, membres de l’association TAJADDIT, présentons à tous les membres de leurs familles ainsi qu’à tous les citoyens du village, nos sincères condoléances.
« Derrière la réussite de chaque homme, il y a une femme »
Nana Jeggiga At A3yi et Nana Jeggiga Ta3rabt, deux braves femmes qui, comme leurs semblables, ont donné le maximum d’elles à l’édification de leurs foyers respectifs et au-delà du village tout entier.
Gardiennes des valeurs et des traditions, braves, nos mères et grands-mères, ces femmes extraordinaires, desquelles nous avons puisé éducation, amour, tendresse, sens du sacrifice et du travail, ont, des siècles durant, fait notre fierté.
Consciente de cela, et fidèle à sa ligne conductrice, l’association culturelle, TAJADDIT, à travers ses membres, vont user de toutes leurs énergies afin de ressusciter notre précieux héritage ancestral enfoui en elles.
C’est, aussi, une façon à nous, de les ressusciter et les revoir, à jamais, vivre parmi nous.
Puisse Dieu les accueillir dans son vaste paradis.
Ad fellasent Ya3fu rebbi.
Le Président de l’Association.
Yousri Sadji
Présents :
– Meziani Sâadi (Président de l’association)
– Sadji Azem (Trésorier de l’association)
– Saidi Ferhat
– Meziani Hanafi
– Meziani Allaoua
– Meziani Koceila
– Meziani Adel
– Meziani Fahem
– Sadi Khelifa
– Sadi Tayeb
– Sadi Menouar
– Saidi Ali
– Saidi Lounès
– Saidi Nabil
– Sadji Mourad (Invité)
Rédacteur : Azem
Ordre du jour :
• Cotisations annuelles
• Aide humanitaire à un malade de Houra
• Actions pour aider le village de Tizouine
• Recensement des émigrés du village
Cotisations annuelles
– Il est constaté que la dernière réunion organisée par l’association date de 2010. C’est une période trop longue qu’il faudra désormais éviter. Une réunion tous les trimestres nous parait le plus adapté.
– Une partie des cotisations de 2010 n’est toujours pas honorée à ce jour. Nous avons décidé de ne plus en tenir compte (effacée). Cependant, un respect rigoureux doit être de rigueur pour chacun d’entre nous afin d’assurer une bonne gestion de notre association qui passe forcément par une bonne gestion de sa comptabilité.
– Une cotisation de 10 euros/mois pour toute personne ayant une activité salariale est maintenue, soit 120 euros/année.
Cette cotisation est à payer de préférence en une seule fois. Toutefois, pour ne pas pénaliser les personnes ayant des difficultés financières, il est toléré de la répartir sur plusieurs tranches (par exemple par trimestre).
– Prière à toute personne n’ayant pas encore payé ses cotisations de le faire dans les meilleurs délais (il suffit de passer à l’hôtel Patio de Malakoff, ou d’envoyer un chèque à Azem ou Sâadi).
– Les retraités participent également aux cotisations. Ils ont toujours répondu présents lorsqu’il s’agit d’aider notre village.
– Les cotisations sont versées sur le compte de l’association. Le trésorier (ou le président) en fera usage pour s’acquitter de notre quote-part pour le rapatriement des décès au pays (en association avec d’autres villages de Bouzeguène).
Sur décision collective, il sera aussi possible de transférer des fonds sur le compte du comité du village de Tizouine pour soutenir tout projet de modernisation ou d’utilité publique. Actuellement, un grand projet est à l’étude pour embellir le village, instruire ses enfants, protéger son environnement … Nous répondons présents pour mener à bien ce projet.
– Une réflexion est engagée pour trouver une solution concernant le paiement des
« amendes » à l’encontre des émigrés qui ne peuvent participer à « Lkhadma
NTadarth ». Ce point ne faisant pas partie de l’ordre du jour, il sera débattu lors
de la prochaine réunion.
Aide humanitaire
– Un appel à la solidarité a été relayé par plusieurs medias locaux. Il s’agit de venir en aide à un malade du village de Houra pour qui une deuxième greffe rénale est indispensable suite à l’échec d’une première intervention. Bien sûr, par esprit de solidarité, notre association répond favorablement à cet appel afin d’aider ce malade ainsi que sa famille. Une cagnotte dédiée a été mise à disposition, et une somme d’argent conséquente a été collectée et sera remise à la personne adéquate (Sâadi est en contact direct avec cette personne).
Actions
– Pour commencer nos actions, nous envisageons d’envoyer des lots de livres en tous genres (éducatifs, historiques, enfants, scolaires …) afin de les mettre à disposition de tous les citoyens du village. Ceci nécessite évidement l’aménagement d’une bibliothèque qui serait implantée au rez-de-chaussée de notre mosquée (même provisoirement en attendant d’éventuels autres locaux).
– Pour l’instant nous pensons qu’il suffit de mettre en œuvre quelques étagères fixées aux murs sur lesquelles seront déposés et classés les livres collectés. Une discussion avec le comité du village est indispensable pour définir le côté technique.
– Nous envisageons également d’envoyer quelques ordinateurs portables afin de faire profiter les habitants du village. Bien sûr, une connexion à Internet est indispensable pour permettre aux utilisateurs de surfer et de se documenter sur le Net. Le village n’étant pas techniquement prêt (pas de téléphone fixe), une utilisation des clés 3G pourrait pallier à ce problème.
– Un appel est donc lancé à tous nos émigrés pour récupérer un maximum de livres et de portables (PC?), de les mettre dans des cartons et de les déposer à l’hôtel Patio pour que Sâadi se charge de les expédier vers Tizouine.
Recensement
– Nous estimons le nombre total d’émigrés du village de Tizouine vivant actuellement en région parisienne à 90, dont 50 cotisants. 6 personnes sont actuellement à la retraite.
– Quelques citoyens n’ont pas pu être contactés. Nous souhaitons récupérer leurs coordonnées afin de pouvoir facilement les joindre.
Il s’agit entre autres de:
Sadi Hend
Sadji Hilal et Sadji Nassim
Sadi Arab et ses enfants
Louifi Yahia
Présenté par Yousri SADJI
Chers frères, chères sœurs,
A l’ère de la mondialisation, nos villages sont en train de subir des mutations. L’extrémisme religieux qui ne cesse de prendre de l’ampleur, conjugué avec l’immoralité prônée par une frange de société occidentale, le tout, se servant d’un moyen de communication très pointu, à savoir internet, affectent de plus en plus nos villages. Fort heureusement, quelques uns ont su profiter de cette ouverture pour en tirer bénéfice. Et l’exemple le plus édifiant est celui d’Iguersafene, classé village le plus propre cette année. L’année passée, c’était Zouvga, et L’msella pour l’année d’avant.
Partant de ce constat, nous souhaitons à nos villageois, notamment à nos jeunes, de prendre conscience de ce nouvel ordre pour tirer profit de cette mondialisation en faisant de nos valeurs et traditions profondes et nobles un socle sur lequel ils vont se reposer afin de mieux affronter l’avenir. Pour cela, la mobilisation de tout le monde est plus que jamais nécessaire.
Et justement à ce titre, nous avons l’honneur de vous exposer un projet sur lequel nous avons longuement travaillé et qui hissera notre village très haut.
Pourquoi avons-nous pensé à ce projet ?
Nous sommes de ceux qui pensent que nous sommes redevables vis-à-vis de notre village qui nous a tant donné. Grandir au sein d’une structure ancestrale, basée essentiellement sur la solidarité, la fraternité et le respect, ne peut qu’affirmer, encore une fois, notre fierté (on n’a qu’à voir l’organisation de nos villages, comment sont organisées nos fêtes, comment sont gérées les situations de décès, comment sont pris en charge les conflits tant individuels que collectifs, tout cela dans le respect scrupuleux par tous du règlement tracé par le village…).
Enfin, plus qu’un privilège, c’est un honneur que d’appartenir à cette région qui est la Kabylie dont le village constitue son noyau. Un des grands penseurs, Karl Marx en l’occurrence, les qualifiaient de « Petites républiques ».
Néanmoins, depuis la nuit des temps, et comme le démontre notre histoire, nous avons été magnifiques dans la défensive – On a sorti les romains, les français, et tout récemment combattu les terroristes…- mais dans la construction, nous avons pas toujours été au rendez-vous.
Ait Menguellet disait :
Mi nebbed ar tizi lisa3, Tta3dawt id nessufugh
Justement, le projet que nous avons l’honneur de vous exposer, s’inscrit dans cette logique de construction. Ce dernier nous l’avons scindé en deux parties qui convergent.
Dans les points décrits ci-dessous, une attention particulière sera accordée à l’aspect architectural des édifices à construire. Le village ne doit pas perdre son âme « kabylo-berbère » (qui est déjà très affecté…). Au contraire, l’architecte doit faire preuve de beaucoup d’imagination pour ressusciter cette âme.
Chacun de nous vit dans une maison qui se distingue par une porte d’entrée (Tabburt n wexxam). On pourrait faire de même pour notre village qui est notre grande maison à tous. Le moment est venu de mettre en valeur l’entrée de notre village en construisant une voute à son entrée.
Cette allée en arbre irait de Tiqendart El Kuca (voir Thala) jusqu’à la placette du village.
Un architecte paysagiste nous orientera sur la meilleure façon de l’aménager afin de rentabiliser, au mieux, cet espace (Ourar, parking…)
Arkoun est un théologien natif de Taourirt Mimoun. C’est un professeur des universités qui a enseigné, entre-autre, à la Sorbonne et aux Etats-Unis. Il fut le premier à avoir instauré le dialogue entre religions. Baptiser notre mosquée ainsi, est un message pour affirmer la tolérance et perpétuer notre islam ancestral ; celui de la foi, du respect, de la fraternité et du respect des autres religions.
Nous avons pensé à faire de cette placette le poumon du village où se retrouvent l’enfant, le jeune et la vieux afin d’en faire un pont entre les générations. Elle sera réaménagée ainsi :
En 1958, un grand événement marqua l’histoire de notre village. En effet, après avoir reçu un ordre de ne pas voter, nos femmes, ayant pris leur courage à deux mains, avaient chassé les chasseurs alpins (tireurs d’élite) venus les obliger à voter. Ces derniers après avoir été chassés, n’ont pas hésité à tirer des balles réelles sur nos femmes sans défense mais armées de beaucoup de courage. Ainsi, ils blessèrent deux d’entres-elles, en l’occurrence Nana Yamina At Mussa et Nana Tassadit At Hend.
Cette stèle est un signe de reconnaissance pour le combat de la femme, en général, et pour la guerre de libération en particulier. C’est aussi un message d’émancipation pour les nouvelles générations.
Chaque ruelle du village sera baptisée avec son nom original (Ex : Tabburt ta 3ezzugt, Ama3qil, Lhara at Mussa..) ; Par ailleurs, chaque quartier sera doté d’une poubelle pour sensibiliser les habitants sur l’environnement.
Il faudra penser à fleurir le village en disposant des bacs de fleurs aux points clé du village.
Win ur nessin nsa idyekka
Ur yzrara nda yteddu
Ainsi, nous avons pensé à réhabiliter les quatre ou cinq anciennes maisons appartenant à quelques uns de nos villageois (situées dans le quartier où se trouve la maison de Wardia Tarezqitt). Aussi, nous ferons appel à tous les villageois pour mettre à la disposition du musée tous les objets authentiques en possession des tizouinois.
Nous ne pouvons que nous réjouir!
Les deux premières lauréates à l’examen BEM, dans la Wilaya de Tizi Ouzou, cette année, sont de notre village. L’année passée, la meilleure note à l’examen de la 6ème, dans la Wilaya de Béjaia, revient à une de nos filles. La meilleure voie féminine de la Wilaya de Tizi Ouzou est de notre village. La plupart de nos jeunes sont brillants dans les études et ont tous d’autres activités culturelles ou sportives en parallèle.
Ayant vent de ça, nous avons pensé à offrir un espace culturel à tous ces jeunes qui seront l’élite de demain.
C’est pourquoi, nous avons pensé à ouvrir un centre culturel dont les activités sont comme suit :
Raconter l’histoire du village tel qu’il a été vécu par nos anciens. Savoir ce qu’elles ont enduré pour nous élever. De quoi elles se nourrissaient, etc. Comment elles s’organisaient pour faire face à la vie ? Répertorier les différentes herbes médicinales de la région …
Faire une vidéo, un montage, puis une projection et la garder comme patrimoine du village.
Sachant que l’immigration d’aujourd’hui n’est pas forcément celle d’avant. Les conditions de vie n’étaient pas pareilles. Ils ont beaucoup enduré. Il est nécessaire de les interviewer, histoire de leur rendre hommage à eux aussi.
Pour les classes d’examens et pour les élèves en difficulté.
Nos enfants auront besoin de connaitre, Massinissa, Abane, Mammeri, Djaout, Matoub, Ait Menguellet, Slimane Azem… Ainsi, chaque jeune se verra confier un exposé (avec image, vidéo, web) sur un homme de culture. Cette initiative permettra à nos enfants de connaitre leur histoire et leur culture afin de s’en imprégner et de la perpétuer.
Faire un jumelage avec quelques associations étrangère pour s’ouvrir avec le monde.
Ces dernières seront animées par des spécialistes du domaine politique, culturelle et surtout sur l’économie afin qu’ils aient une prise de conscience.
En plus des fêtes organisées à l’honneur des lauréats (BAC, BEM, 6ème,. diplômés …), nous avons pensé à faire des cadeaux spécifiques pour les élites. Ainsi celui ou celle qui aura le BAC avec mention spéciale (ex > 16/20, BEF >18) aura un voyage offert par le village. Cette initiative permettra de capter nos élites de demain qui resteront attachées à leur village. Cela permettra, aussi, de créer un esprit d’émulation chez nos jeunes.
Par ailleurs, nous avons le plaisir de vous informer que l’association culturelle du village verra bientôt le jour. Et à elle de gérer le volet culturel et faire appel aux autorités (locales et wilaya) pour d’éventuelles subventions.
Chers frères, chères sœurs,
Le projet que nous venons de vous exposer, s’inscrit dans la logique de construction. Il nous ramènera, à coup sur, du bonheur, de la gaieté et de la fraternité. Il est là, aussi, pour nous aider à prendre conscience du volet économique afin de nous préparer ensemble un avenir commun.
Notre village peut s’enorgueillir d’avoir les moyens humains et matériels pour le mener à bien. L’engagement, l’audace et la volonté d’aller vers l’avant y sont. Nous attendons l’apport de chacun de nous pour le réaliser.
Dans un futur très proche, nous aurons notre centre culturel qui va éduquer nos enfants et les concilier avec leurs ainés; notre musée, notre stèle qui mettra l’héroïsme de nos femmes en valeurs et notre mosquée, baptisée « Arkoun » ; le tout, dans un décor authentique, convivial, fraternel et moderne.
Une fête qui regroupera tous nos villageois avec nos immigrés et nos sœurs mariées (tiwelliyin negh) sera organisée afin d’inaugurer tout cela.
Et ça sera manifestement une nouvelle ère de bien-être, de fraternité et de progrès.
Pour en finir avec cette citation de Matoub ;
Anmya3qal d-atmaten.
Avec nos salutations fraternelles.
Tizouine, le 17/12/2014
Remerciements:
Nous tenons à remercier tous les habitants du village qui ont approuvé, à l’unanimité, toutes les propositions qui leur ont été soumises, lors de la dernière assemblée générale où nous avons exposé ce projet, notamment ceux qui, déjà, se sont manifestés, les uns pour participer au financement ; D’autres qui ont fait don de parcelles de terrains.
En voici un extrait :
L’Olympia peut contenir 2.000 personnes. Ce blog a été vu 10 000 fois en 2013. S’il était un concert à l’Olympia, il faudrait environ 4 spectacles pour accueillir tout le monde.
Pourquoi est-ce que Da Mohand E Lwenes (Son père) est appelé Lhadj ?
Regardez …
Vous l’aurez reconnu sur la droite de la photo avec le béret ! Ce personnage fut Da Mohand Tahar feellas yaafou rabi !
Il fut secrétaire général de la mairie de Bouzeguène pendant très longtemps et si notre commune jouit, aujourd’hui, d’une très bonne réputation à l’échelle national, c’est certainement grâce notamment à Da Mohand Tahar et à son charisme. C’était quelqu’un de très souriant et qui disait toujours yirvah.
Voici ci-dessous des photos de lui lorsqu’il était en France, où, comme Da Mahmoud ath Moussa, il était un des responsable de cellule au sein de la fameuse Fédération de France qui a amassé un énorme trésor pour la conduite de la libération nationale.