HOMMAGE A DA MOHAND ARAB


Un des pionniers de la construction du village, de l’après guerre, vient de décéder à l’âge de 84. Da Mohand Arab  SADI  est né en 1926  est décédé le 30/11/2010 à l’hôpital d’Azazga.

D’après certains témoignages, dés son jeune age, il aidait  déjà son père au labour des champs. Ce qui a fait de lui quelqu’un de précocement adulte. Il aurait travaillé longtemps dans l’usine de Coca Cola d’Alger puis à la fin de la guerre, il rentra comme la plupart au village.

Avec ses cousins, Ferhat et Azouaou, ils ont monté l’unique épicerie du chef lieu, juste après la guerre. Son rôle essentiellement était d’aller aux « Hall » et de ravitailler le magasin. Courageux qu’il était, il n’hésitait pas à faire le déplacement deux fois par jour et avalait vite fait quelque chose dans l intervalle. Puis après le partage avec ses cousins, il continua l’activité avec ses enfants et ses petits enfants.

Dans le village d’après indépendance, il a été un élément clé dans son édification. Elément très influent par sa sagesse ; il aura été le responsable du village pendant des années ! Tout le monde lui vouait un grand respect. Et durant son ère, le règlement du village était strictement appliqué.

Il était aussi connu pour son sens de  générosité, non pas seulement à travers le village, mais dans toute la région. Meziani Mabrouk, orphelin à l’âge de 14 ans, confirme que quand la majorité des citoyens se désintéressait totalement de son sort, à Chaque fois  que Da Mohand Arab le voyait au chef lieu, il l’emmenait chez le boucher et lui disait : «  tiens ! Vas l’emmener à la maison ». Il lui achetait ainsi de la viande, il le savait orphelin et dans une condition sociale difficile.

De mon coté, je me rappelle que quand on était petit, quand il arrivait d’Alger, dés qu’il arrivait, il nous partageait des pains briochés. Je retiendrai aussi sa grande connaissance dans l’alimentaire. Le Mardi, (jour de marché) il se levait très tôt pour faire son marché, il savait choisir les meilleurs morceaux sur les étals du boucher. Il avait tellement cette réputation de connaisseur que les bouchers faisaient de la pub en disant : « c’est ici que Da Mohand Arav achète sa viande », certains concitoyens, le suivaient discrètement pour voir ou il faisait ses courses afin de les faire dans le même endroit.

Il en était de même les jours de semaine, avec les commerçants du chef lui ! Toujours les premiers dés l’arrivée de la marchandise pour acheter ce qu’il y avait de meilleur. Il était un amateur de bons mets mais surtout un fin connaisseur.

Il a été enterré ce jour. Des gens sont venus un peu partout pour rendre un dernier hommage à cet homme qui  fut d’une grande générosité lors de son vivant. Et pour le village il a incontestablement été un des éléments clés dans l’édification du village  grâce à sa sagesse et à son dévouement.

En mon nom et au nom de tous ceux qui l’ont connu, nous lui dirons qu’il gardera une grande place dans nos cœurs. Et à travers cet hommage, c’est sa mémoire d’un homme bon qui sera sauvegardée à travers des générations.

Mourad SADI LE 02/10/2010

Auteur : Azouaou

Être un Homme, ne consiste pas simplement à exister mais à vivre. Jack London J'ajoute : et vivre ressemble plus aux remous d'une tempête qu'aux flots paisibles d'une cascade.

3 réflexions sur « HOMMAGE A DA MOHAND ARAB »

  1. Cet hommage est fait par YOUSRI qui est très apprécié pour ses nombreuses contributions :

    Da Muhand a3rav, le vieux qui égaye la placette du village nous quitte.
    « 66ans de commerce!, il partait jusqu’ à ASIF USARDUN pour chercher la marchandise sur son cheval, pour le fonctionnement de son commerce, une fois arrivé à Bouzeguene ,la marchandise déchargée, il prend sa faucille à la main, pour aller abattre le foin sur hauteurs des montagnes du village ». Lâcha mahmoud Ait Moussa. A coté de lui, Younes enchaina : « A 70 ans, il continuait à aller faire le marché », Tels sont les Deux témoignages que j’ai recueillis pendant son enterrement. Quelle abnégation!
    Il faut dire, que da Mouhand Arab est le dernier, vieux à nous égayer la placette du village. Nous avons l’habitude de le retrouver assis sur un bon au village, souvent, sa femme à coté de lui. Il aimait beaucoup discuter avec les personnes qui s’approchaient de lui. Il s’est éteint à l’âge de 84ans, après une longue maladie.
    Repose en paix da Muhand, que dieu ait ton âme.

  2. Je suis très attristé par le départ de Da Mohand Arab. Un des pionniers des commerçants de Wizgan. Nous garderons de toi un souvenir d’un grand homme qui a su construire une grande famille et fait honneur au village de Tizuyin.
    Uken tsetsara A da Muhand !

  3. Akyerham rebbi à da Mohand Arab.

    J’aurais voulu être au village pour te rendre un dernier hommage et assister à ton enterrement. Malheureusement, mon éloignement m’en a empêché.
    Je tiens à te dire que je garde de très bons souvenirs de toi. Tu étais un homme très respecté et influent dans les décisions que le village avait à prendre dans le passé.
    Les citoyens du village te sont reconnaissants.
    Parmi les souvenirs que je garde de toi, je vais en raconter un :
    J’étais très jeune. Un certain 1 avril, mon père, athyerham rebbi, a voulu te faire un poisson d’avril.
    Il m’a demandé d’aller te voir et te demander de venir en urgence pour le transporter à l’hôpital car il s’était brulé la main!
    Arrivé chez toi, je t’ai informé de la « fausse » catastrophe.
    Je me rappelle de ta réaction partagée entre le doute et le sérieux d’Azem.
    Tu m’as alors demandé si ce n’était pas un poisson d’avril. J’ai répondu « bien sûr que non! » de peur de décevoir mon père.
    Toujours dans le doute, tu m’as clairement dit : « JE TE JURE que si ce n’est pas vrai ce que tu me dis, tu seras puni! ».
    Et bien sûr, arrivés à la maison, tout le monde t’a accueilli avec un grand sourire et en premier mon père qui était en parfaite santé. Tout le monde criait « Poisson d’avril a da Mohand !!! ».
    Pour ma part, j’ai juste reçu une petite gifle « symbolique » pour éviter le parjure! La suite s’est passée dans la bonne humeur…
    Voila pour le souvenir.

    Pour finir, j’adresse à ta famille et à tous ceux et celles qui t’ont connu mes sincères condoléances.

    Merci à Mourad, Azouaou, Yousri pour l’hommage et les commentaires.

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